C’est à travers son regard de photographe que Christos Chryssopoulos nous livre son texte, Terre de colère. Ce texte évoque une déambulation de l’auteur qui parcourt la ville en quête de destins à cristalliser. A force d’observer ses contemporains, il entre en eux-mêmes et nous en apporte le témoignage. Il attrape des instants de réel et poursuit avec eux son analyse de la colère. Les abords d’une gare, le bureau du proviseur, l’intérieur d’une entreprise… autant de lieux et de situations qui alimentent une étude de la colère, tantôt à travers des expériences concrètes tantôt à travers une mise en question de celles-ci.
« Quand j’écris, je n’écris pas sur ce que je sais, mais sur ce que j’essaie de comprendre de quelque chose dont je prends conscience. » C.C.
L’écriture de Christos Chryssopoulos se déploie toujours dans un environnement urbain. C’est un aspect qui lui est totalement propre en tant qu’auteur. Que ce soit dans Une lampe entre les dents ou dans La destruction du Parthénon, très souvent dans son écriture on déambule dans un univers de grande ville. La flânerie, comme il l’appelle, offre une vraie dimension poétique à ses textes. Bien qu’elle soit bruyante, puante ou encore délabrée, la ville dont il parle est toujours sublimée. Elle compose son univers poétique ; et rend compte aussi d’un rapport très contemporain à notre réalité.
Ce qui fait la force de Terre de colère, c’est aussi sa forme. C’est ce qui nous a tout de suite interpellé à sa lecture. Ce n’est pas un texte dramatique, et pourtant il y réside bien une grande théâtralité.